COMPRENDRE SON ADO
L'adolescent a un cerveau en plein apprentissage
La plasticité neuronale (mécanisme par lequel le cerveau se modifie grâce à l’apprentissage) permet à l’enfant, dès son plus jeune âge, de s’adapter à son environnement. L’enfant observe, tente des choses, observe les résultats, retente autre chose… et ainsi apprend en construisant et consolidant ses synapses (connexions entre ses neurones). Et plus les synapses sont consolidées, plus l’information est rappelée facilement et utilisée rapidement. Ce sont celles qui sont les moins utilisées dont le cerveau va se débarrasser à l’adolescence.
C’est pourquoi il est si important de choisir avec attention les expériences que l’on souhaite pour son enfant (les pages que l’on souhaite qu’il mette dans son livre). Quelles informations voulez-vous qu’il garde en grandissant ? Celles qu’il est un enfant incapable ou capable ? Celles où l’on réagit à un comportement indésiré par la violence ou par la communication ?
« Les adolescents diffèrent des adultes à cause de leur cerveau. Plus spécifiquement parce que le cerveau adolescent est à la fois plus puissant et plus vulnérable qu’à n’importe quel autre moment de la vie. »
Le cerveau adolescent ne s’auto-contrôle pas facilement
L’ado va décharger sur ses proches (et donc sur vous, youpi !) les émotions qu’il n’arrive pas à contrôler (toujours à cause de son lobe frontal). Pas toujours facile de ne pas le prendre personnellement et de rester calme. Mais plutôt que de réagir au quart de tour et de s’énerver (parce que oui, ça peut être irritant), mieux vaut prendre un moment de pause et s’adresser à lui comme à un adulte et non comme à un enfant capricieux. Cela aura pour effet qu’il se sente considéré et aura plus de chances de faire retomber l’impulsion, plutôt que d’envenimer la situation en ajoutant davantage d’énervement. Vous connaissez l’adage « tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler », eh bien c’est là qu’il va falloir le mettre en pratique !
Le cerveau adolescent, en plein apprentissage, demande à faire le plein d’expériences et de sensations fortes pour se construire (il tente, observe le résultat, retente…). C’est aussi grâce à cela qu’il saura où sont ses limites. Le problème, c’est que n’étant pas mature, il déraille de temps en temps et la jauge ne met pas toujours les limites au bon niveau. Les expériences choisies ne sont donc ni toujours des plus réfléchies, ni sans risque.
Comprendre son adolescent n’est pas évident dans ces moments-là. Que peut-on faire alors ? L’informer au mieux des risques et des dangers, sans se placer en tant qu’autorité donneur de leçons. Préférez plutôt utiliser des exemples de la vie courante, des infos, des histoires des copains… pour le faire réfléchir sur quels pourraient être les choix alternatifs. Et si les réponses viennent de lui, c’est le top !
L’auteure du livre conseille d’expliquer à nos ados que les bouleversements émotionnels qu’ils subissent sont dû à leur cerveau, qu’il y a une logique scientifique à cela, que tout le monde passe par là. Mais s’ils s’en servent comme excuse à leur comportement, il est bon de leur rappeler que même si cela explique certaines choses, cela n’excuse pas. Même si c’est difficile et que cela demande un effort, ils ont la capacité et la responsabilité de faire cet effort pour changer leur comportement afin de ne pas avoir des actes stupides, immoraux, illégaux, dangereux…
Le cerveau chez l'adolescent est en grande activité
L’activité du cerveau à l’adolescence étant très importante, il a besoin de beaucoup de sommeil pour consolider les apprentissages. C’est aussi lors de cette phase que l’élagage neuronal se fait. Les ados ne sont donc pas des fainéants, mais ont simplement besoin de plus de sommeil. Petite astuce : puisque c’est lors de cette phase que le cerveau fixe toutes les informations, il est idéal, pour bien retenir une leçon, qu’ils la relisent attentivement avant de se coucher (bien sûr en l’ayant apprise sur plusieurs jours auparavant).
Le chrono-type (rythme du sommeil) n’est pas le même selon l’âge d’un individu. Le rythme est contrôlé par des signaux cérébraux et par les hormones. L’ado n’a pas le même rythme qu’un adulte (ni qu’un petit enfant). Le sommeil vient chez lui quelques heures plus tard par rapport à nous. Et pourtant on lui demande de se caler à notre rythme, notamment pour respecter les horaires de l’école. Ne trouvant pas le sommeil de suite, mais devant se lever tôt, il perd donc ainsi quelques heures de sommeil chaque jour. L’idéal serait de le laisser se coucher un peu plus tard, mais qu’il puisse dormir le matin plus longtemps. Mais ça, ce n’est pas vraiment possible avec le fonctionnement du système éducatif aujourd’hui…
Il est plus que recommandé d’éviter l’exposition aux écrans durant l’heure précédant le coucher afin de préparer le cerveau à la phase de repos et ainsi trouver plus facilement un sommeil réparateur.
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